Episode 218 - La proposition

28/09/2011 09:50

A Boston, Betty est assise en face du Dr Parys, qui s'occupe d'Hannah Cord.

Parys croise ses doigts, un geste qu'il doit faire souvent. "Mlle Anderson, l'état de santé de Mme Cord s'améliore chaque jour. Je ne vais plus pouvoir la garder très longtemps ici si elle ne le désire pas.

- Dr, je vous ai déjà expliqué…

- Je sais, Mme Cord ne peut pas être indépendante en raison de sa cécité.

- Et de ce côté-là, pas d'amélioration ?

- Sa cécité est due au choc qu'elle a subit lors de l'explosion de la voiture. Ce n'est pas un cas clinique. Elle devrait recouvrer la vue, mais ça, j'ignore quand.

- Est-elle vraiment en état de pouvoir quitter ce centre ?

- Ca ne serait tardé. Je veux encore lui faire passer quelques tests pour ses yeux."

Parys prend une profonde inspiration. "Mlle Anderson, plusieurs infirmières m'ont fait part de certaines remarques qui me laissent perplexes, des remarques vous concernant.

- Oui. Elle dit à qui veut l'entendre que je la séquestre ici, que je ne suis qu'une garce et que je ne veux pas qu'elle revoit son fils Steven.

- C'est un peu près cela.

- Dr, vous n'avez pas tous les éléments en main. Sachez que Mme Cord a provoqué une attaque cardiaque chez Steven lorsque celui-ci a appris que non seulement il n'était pas son fils, mais qu'elle avait eu un autre fils dont il ignorait l'existence.

- Mlle Anderson, c'est le genre de considération que je ne peux pas prendre en compte. Je ne peux pas garder quelqu'un dans ce centre contre son gré.

- Dr Parys, vous n'avez pas établie un climat de confiance entre vous et elle. Il faut lui faire comprendre que rester ici, pour l'instant, est la meilleure chose pour elle. N'oubliez pas que je verse chaque mois une somme conséquente pour la réfection de l'aile Est de cet établissement. C'est ce genre de considération que vous devez prendre en compte.

- Mlle Anderson, je n'aime pas les menaces.

- Alors ne prenez pas ça comme une menace, mais comme une promesse de ma part. Tant que Mme Cord restera chez vous, votre aile Est n'a rien à craindre. Sommes-nous d'accord ?"

Après une hésitation, le Dr Parys se force à sourire. "Nous sommes d'accord.

- J'en suis très heureuse. Maintenant, excusez-moi, mais j'ai un avion à prendre. Je reviendrais prendre des nouvelles de Mme Cord dans quelques jours."

Betty se lève et s'en va.

***

A Denver, Jack, Linden et Lisa Peyton sont assis devant le bureau de Terry Horton, l'avocat de la famille. Celui-ci prend une profonde inspiration. "Je viens de procéder à la vente de la Société par Hilmer Corps pour une valeur de trois millions de dollars. La presque totalité de cette somme servira a épongé les dettes. Je suis désolé Linden.

- Ce n'est pas votre faute, Terry."

Jack baisse la tête.

Terry poursuit. "Que comptez-vous faire maintenant ?"

Linden hausse les épaules. "Trouver du travail, comme tout le monde."

Jack toussote. "Excusez-moi Terry. Est-ce que je pourrais parler à Linden et Lisa seuls ?"

Horton regarde le couple. Linden fait un signe affirmatif de la tête. Il semble accablé par l'accumulation des mauvaises nouvelles. Horton se lève. "Je dois me rendre au tribunal. J'ai une affaire à plaider. Je vous laisse."

Horton s'en va. Linden se tourne vers Jack. "Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'entendre ce que tu as à dire, Jack.

- Il le faut. Linden, tu es mon frère.

- Je ne suis pas ton frère, tu me l’as clairement fait comprendre au cimetière tout à l’heure.

- Tu n’es pas biologiquement mon frère, mais dans mon cœur, tu l'es. Je t'ai toujours apprécié, toi et Lisa."

Lisa fait la moue. "Arrête, Jack, tu vas nous faire pleurer."

Jack poursuit. "Linden, j'aimerais que tu viennes avec moi à Peyton Place."

Linden le regarde, surpris. "Pourquoi ?

- J'ai l'intention de racheter le quotidien de la ville. J'aurais aimé que tu en sois le rédacteur en chef.

- Tu plaisantes, j'espère ?

- Linden, tu es journaliste avant d'être homme d'affaires, et tu le sais. Seulement, notre père a préféré que tu travailles dans l'entreprise familiale, sans se soucier de ce que tu voulais réellement faire. Le journalisme est ta passion, tu as ça dans la peau. Je t'offre enfin l'opportunité de faire ce que tu as envie de faire.

- Jack, après ce que tu as fait à Papa, comment pourrais-je te faire confiance ?

- Tu as vécu tant d'années sous le joug de Bruce. Tu as travaillé avec lui uniquement pour lui faire plaisir, en oubliant ce que toi, tu voulais réellement.

- Pourquoi ? Pourquoi cette proposition maintenant et pas avant ?

- Parce qu'avant, tu serais resté avec Papa, par loyauté. Linden, je t'assure que mon seul but est de nous voir à nouveau réunis. Nous sommes des Peyton. Il est logique d'aller habiter dans une ville qu'un de nos ancêtres a construite de ses propres mains. Et de connaître enfin son histoire."

Linden ne répond pas. Il se lève et regarde la pluie tomber en rafale contre la vitre de la fenêtre. Il se tourne vers sa femme : "Qu'en penses-tu, Lisa ?"

Lisa regarde Jack. "Je pense que Jack veut te tendre un piège. Il ne fait jamais rien au hasard. Tout ce qu'il a toujours accompli, c'est pour assouvir sa soif de puissance. Tu n'as été que le pion d'un énorme échiquier."

Jack réplique. "Lisa, tu me confonds avec ton beau-père. Jusqu'à présent, c'est Bruce qui tirait les ficelles.

- Et tu veux prendre sa place, maintenant, c'est ça ?"

Jack soupire et se tourne vers Linden. "Linden, je te demande juste de réfléchir à ma proposition."

Linden continue à regarder par la fenêtre.

A suivre...