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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Episode 957

Episode 957

Ellen a été obligée de prendre quelques jours de congés pour prendre soin du nouveau-né. Billy a d’abord fait mauvaise figure, des rapports étant encore en attente d’être tapés à la machine, mais Ellen lui a fait comprendre qu’elle n’avait pas le choix. Billy a fini par capituler en lui faisant promettre de revenir la semaine prochaine. 

Ellen met en route le biberon tandis que Sutton entre dans la cuisine pour se prendre une pomme dans le saladier posé sur le comptoir. 

ELLEN : Il faudrait que tu t’occupes du bébé, je dois partir faire une conférence à l’Université de White River.

Sutton mord dans sa pomme.

SUTTON : Pas le temps. Je dois aller faire le ménage chez Man… Mr Amos. Et de toute façon, je te préviens tout de suite, il est hors de question que je m’occupe de ce chialeur. 

ELLEN : Tu agis comme une enfant gâtée, comme d’habitude. Ça ne devrait pas me surprendre. Tu es irresponsable ! 

Sutton regarde sa sœur et pince les lèvres.

SUTTON : Non mais tu te fiches de moi, Ellen ! Je bosse trois fois par semaine chez Manuel, je contribue à ramener de l’argent. Ne me dis pas que je suis irresponsable. L’irresponsable dans toute cette histoire, c’est Marisa et personne d’autre !

Sutton ayant monté le ton, Ellen en fait de même.

ELLEN : Et qu’est-ce que tu veux que je fasse ?! Que j’appelle les services sociaux pour qu’ils viennent prendre la petite ?!

SUTTON : C’est exactement ça ! C’est ce qu’une personne responsable ferait. Ellen, on n’a pas les épaules assez larges et l’argent suffisant pour pouvoir élever cette gamine.

ELLEN : Cette gamine dont tu parles, c’est ta sœur !

SUTTON : Justement ! Ce n’est pas ma fille. Ce n’est pas à nous de nous en occuper. J’espère que Maître Russell trouvera le père.

Elle s’en va en claquant la porte. Ellen soupire. Le biberon est terminé. Elle prend Clara dans ses bras et, avec des gestes à la fois prudents et maladroits, nourrit l’enfant. Sutton n’a pas tout à fait tort dans son raisonnement. Reste qu’elle ne peut pas se décider à appeler les services sociaux. 

 

Ce soir, Sutton trouve une nouvelle fois Manuel très agité. Alors qu’elle est en train de passer la poussière sur les bibelots du salon, elle lui parle de Clara, abandonnée par sa mère sur le seuil de leur maison. Cette histoire peut faire pleurer dans les chaumières, mais n’arrive pas à émouvoir Manuel. Sutton en conclue qu’il n’a pas écouté un traitre mot de ce qu’elle venait de dire. 

A la place, il ne cesse de changer position dans son fauteuil, signe d’une belle nervosité. Et parfois, il se lève pour aller regarder par la fenêtre. 

SUTTON : Tout va bien, Mr Amos ? 

MANUEL (comme s’il sort de léthargie) : Hein ? Oui, ça va.

Non, ça ne va pas, pense Sutton. Et Sutton croit avoir deviné ce qui n’allait pas. Manuel était dans tous ses états depuis le retour de Mr Cord. Elle se décide à poser la question qui lui brûle les lèvres. Tant pis si ça ne lui plait pas, mais autant mettre les pieds dans le plat. 

SUTTON : Qui a-t-il au juste entre vous et Mme Cord ?

Manuel se redresse sur son fauteuil. Sutton sait alors qu’elle a appuyé sur une zone sensible. 

Le jeune homme secoue la tête. 

MANUEL : Rien… Rien de plus que de l’amitié. Je m’inquiète pour elle.

SUTTON : A quel sujet ?

MANUEL : Elle est partie plusieurs jours au même moment où il revenait vivre avec elle. 

SUTTON : : S’inquiéter pour elle, c’était bien quand elle était seule. Mais son mari est revenu. Ça ne serait pas plutôt à lui de s’inquiéter pour elle ?

MANUEL : Tu as sans doute raison. Je suis un peu stressé… le travail à la Fabrique n’est pas de tout repos.

Il s’affaisse sur le dossier du fauteuil. Sutton est soudain prise d’une impulsion. En le voyant si tendu, elle laisse son chiffon sur la rampe de cheminée, se dresse derrière lui et entreprend de lui masser les épaules.

SUTTON : Laissez-vous faire. Un bon massage devrait vous faire du bien.

Manuel apprécie le massage et ferme les yeux. Sutton sent les muscles de son corps se relâcher. Lentement, elle contourne le fauteuil de façon à être face à lui. Elle se penche vers ses lèvres et l’embrasse. 

La réponse de Manuel est immédiate. Il la repousse en ouvrant de grands yeux.

MANUEL : Mais qu’est-ce… !

Sutton est gênée. Ce n’est visiblement pas la réaction qu’elle attendait de la part de Manuel.

SUTTON : Je croyais que…

MANUEL : Tu croyais quoi ?... Enfin ! 

SUTTON : Je croyais que c’était ce que vous vouliez…

Manuel se lève. 

MANUEL : Sutton… enfin ! Tu n’es qu’une gamine. 

SUTTON : Je… je vous aime…

Manuel secoue la tête.

MANUEL : Tu crois m’aimer, mais tu n’es encore qu’une ado. Tu ne sais pas ce que c’est que d’aimer, d’aimer profondément quelqu’un.

Machinalement, il regarde par la fenêtre en direction de la maison des Cord. 

SUTTON : Vous en pincez pour elle, c’est ça !

MANUEL : Je ne vois pas de quoi tu parles !

SUTTON : La façon dont vous vous comportez… cette façon que vous avez d’aller chez elle, de regarder par la fenêtre dans sa direction. La façon dont vous agissez depuis que Mr Cord est revenu…

Manuel se précipite vers une petite commode. D’un des tiroirs, il extirpe son portefeuille. Il en sort une poignée de dollars. 

MANUEL : Tiens, ton salaire du mois. Je ne veux plus te revoir.

Sutton est catastrophée. Tout mais pas ça ! Elle se met à pleurer.

SUTTON : Non, vous ne pouvez pas… non, j’ai besoin de ce job.

« Et j’ai besoin de vous », veut-elle ajouter sans en avoir le courage.

MANUEL : Je ne peux pas te garder. Si tu veux une lettre de recommandations, je peux…

SUTTON : Vous ne pouvez pas me renvoyer… s’il vous plaît ! 

MANUEL : C’est mieux comme ça, Sutton. C’est mieux pour tout le monde. Tu ferais mieux de partir, maintenant.

Sutton s’enfuit en courant, pleurant toute les larmes de son corps sur cet amour en sens unique. 

 

A suivre...

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M
Oh, comme on compatit, Sutton ! C'est pas facile d'être amoureuse à sens unique à ton âge... mais ne t'en fais pas, dans quelques mois tu t'apercevras que ce qui vient de se passer était une bonne chose... Et en attendant, tu peux peut-être t'intéresser à cette petite soeur tombée du ciel...
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M
... et peut-être aussi à te consacrer à tes études, le diplôme de fin d'année approche ;-)