1 Mai 2012
La commande Justo est partie ce matin. Vous avez rendez-vous avec Mr Bradley à 10 h. » Blanche Deveaux se tient droite devant le bureau de Betty Anderson. Les lunettes accrochées à son nez et son chignon la font paraître plus âgée. Mais Blanche n’a que trente ans.
Betty sourit intérieurement et pense : « Elle ne m’aime pas. Elle me prend pour une arriviste. »
« Merci, Blanche. J’ai également pris rendez-vous avec M. Fenmore demain après-midi à 14 h. Je voudrais que ces créations achètent nos tissus. Ce n’est pas gagné d’avance, les créations Fenmore sont réputées pour être intransigeantes en affaire. Mr Fenmore à une petite fille de huit ans. Lauren, je crois. Pouvez-vous faire un saut dans un magasin afin de lui acheter une belle petite poupée en porcelaine ? Les filles de son âge adorent ça. »
Blanche pince les lèvres. Betty est certaine que cela ennuie la secrétaire, qui se dit ne pas être payée pour ce genre de labeur. Cependant, Blanche se force à sourire. « Bien, Mlle. Autre chose ? »
« Avez-vous préparé le dossier Thorn ? »
« Oui, je l’ai récupéré aux archives. Tout est en ordre. »
« Parfait. Ce sera tout. Merci Blanche. »
Blanche se dirige vers la porte. Devant elle se dresse Jack Peyton. « Bonjour, Mr Peyton. » Puis elle quitte la pièce tandis que Jack entre. Il se dirige vers le bureau de Betty et siffle entre ses dents. « Et bien dis-moi, tu mènes tes employées à la baguette on dirait. »
« Blanche Deveaux est une pimbêche. Je suis sûre qu’elle attend mon procès avec impatience. Elle veut me voir jeter en prison. Peut-être se déridera-t-elle si cela arrive. Ça lui ferait du bien. »
« Blanche est une bonne secrétaire. Mais tu as raison sur un point : c’est une pimbêche. »
« Que me vaut l’honneur de cette visite ? »
« Je passai dans le coin. Je suis venue voir comment tu te débrouilles. Très bien à ce que je vois. Je t’ai entendu, tu as un rendez-vous avec Fenmore. Félicitations. Il paraît que Leslie Harrington, de son temps, n’avait jamais réussi à l’approcher. »
Betty sourit. « Que veux-tu, je dois avoir plus de charisme que Mr Harrington. »
Jack rit. « Je n’en doute pas. » Après un moment, il ajoute : « Je suis vraiment content de te savoir à la tête de la Fabrique. Tu fais un travail formidable. Epouse-moi. »
Le sourire de Betty s’efface. La surprise est grande, d’autant plus que le contexte n’était pas bien choisi. « Quoi ? »
« Betty, je veux que tu deviennes ma femme. »
« Nous en avons déjà parlé. »
« Eh bien, reparlons-en maintenant. »
« Jack, j’ai un tas de problèmes, avec le procès qui va bientôt démarrer. »
Jack s’approche de Betty et saisit ses deux mains. « Betty, je t’aime. Je ne sais pas si tu m’aimes, mais je sais que tu m’apprécies. »
« Apprécier quelqu’un n’est pas une raison suffisante pour se marier avec lui, tu ne crois pas ? »
« Tu ne m’aimes donc pas ? »
« Jack, nous sommes passés par des moments très durs, tu sais. »
« Mais tout cela est du passé, Betty. Ne peux-tu oublier ? »
« Ce n’est pas ça… »
« Betty, on forme une équipe formidable. J’ai besoin de toi. »
« Jack, je t’en prie. On ne se marie pas comme on négocie un contrat. »
« Je ne te demande pas une réponse tout de suite, mais j’aimerais que tu y réfléchisses. Es-tu d’accord ? »
Betty n’a pas le temps de répondre. Blanche fait irruption dans le bureau. « Mlle Anderson, il y a un problème avec le dossier Thorn ».
A suivre...