24 Mai 2013
int. jour / maison de Prisca – salon
Prisca amène un plateau sur lequel sont disposés des tasses, une cafetière remplie et une assiette de cookies industriels. Elle dépose le plateau sur la petite table. On note que le cadavre a disparu. Prisca s’assoit sur le canapé, occupé déjà par KC. En face, Steven est sur un fauteuil. A côté de lui, un autre fauteuil dans lequel se trouve un homme d’une quarantaine d’année. Il s’agit de John Casavetts. Il appartient à la CIA. Prisca sert le café.
JOHN
Merci. Ça vous nous faire du bien.
Il prend sa tasse et boit une gorgée.
JOHN
Le cadavre d’Immermann est à la morgue. Le légiste fait son travail. On va conclure à un meurtre sauvage.
KC
C’est Stanford qui l’a tué. Il va encore une fois s’en sortir.
JOHN
Mlle Reid, vous auriez dû nous prévenir bien avant. Vous avez voulu faire cavalier seul, voilà le résultat.
KC
La police n’a jamais voulu nous aider.
STEVEN
John Cassavetts est un des meilleurs agents de la CIA. C’est aussi un ami. Si vous dites vrai, il va vous aider à démasquer Stanford et à faire tomber l’organisation.
PRISCA
Je n’y crois plus. Cela fait vingt-cinq ans que je me bats seule. Je n’arrive pas à faire un pas dans la rue sans me retourner…
John finit sa tasse de thé et se lève. Steven fait de même. Prisca et KC restent assises.
JOHN
Mon équipe va prendre l’affaire en main. Tout ce que je vous demande, mesdames, c’est de ne rien faire. Mlle Reid, inutile de chercher le dossier Malooga. S’il existe, on mettra la main dessus. J’insiste, restez tranquille. Si j’ai besoin de vous, je vous ferai signe.
STEVEN
Je te raccompagne.
Steven et John se dirigent vers la sortie.
ext. jour / maison de Prisca – sur le perron
Steven et John sortent de la maison.
STEVEN
Qu’est-ce que tu en penses ?
JOHN
Ces deux femmes ont été totalement imprudentes. C’est un désastre. Mais elles peuvent nous être utiles.
STEVEN
Tu les crois ?
JOHN
Pas toi ?
STEVEN
Je pense qu’elle dise la vérité.
JOHN
Steven, il faut que tu saches qu’on travaille sur Stanford depuis un bon bout de temps. Tout ce qu’elles ont raconté, on le savait plus ou moins.
STEVEN
Est-ce qu’elles risquent d’être inquiétées par la justice ?
JOHN
On verra. Mais je ne pense pas. Pour l’instant, il faut rester discret sur cette affaire. C’est le meilleur moyen d’arriver à coincer Stanford.
Steven est tellement absorbé par la discussion qu’il ne voit pas Betty. Celle-ci sort de chez elle avec son attache case. Elle le regarde avec insistance. Puis elle monte dans sa voiture et démarre en trombe. Steven, attiré par le bruit du moteur, se tourne enfin vers elle, mais il est trop tard. Il ne voit qu’un nuage de fumée laissé par la voiture.
EXT. JOUR / PEYTON HILL
Plan de situation
int. jour / Peyton Hill – bureau du DR Candrell
Lisa Peyton se trouve en face de Candrell. Ce dernier fronce les sourcils et tente de chercher ses mots.
CANDRELL
Madame Peyton, qu’est-il arrivé à votre fils ?
LISA
C’est à vous de me le dire, docteur.
CANDRELL
Je ne parle pas de son traumatisme. Mais de sa chute.
LISA
James est tombé dans l’escalier. Sa tête a heurté la rampe.
CANDRELL
Etiez-vous présente lorsque c’est arrivé ?
LISA
(Elle s’agite)
Docteur, je ne vois pas où vous voulez en venir. Mon fils a perdu la mémoire et j’aimerais savoir s’il va la retrouver un jour.
CANDRELL
Madame Peyton, votre fils n’a pas, à proprement parlé, perdu la mémoire. Son cerveau occulte une année de sa vie.
LISA
(Elle hausse les épaules)
C’est la même chose, non ?
CANDRELL
Pas exactement.
LISA
(A nouveau, elle s’agite)
A proprement parlé… Pas exactement… Docteur, arrêtez de tourner autour du pot et dites-moi les choses clairement. Pas de faux-fuyant avec moi, s’il vous plaît.
CANDRELL
(Il prend une profonde inspiration)
Très bien. James a vécu une sale année. Je ne sais pas quoi, mais ça ne doit pas être reluisant. Le choc qu’il a reçu à la tête a été une sorte de déclencheur. Une opportunité à fermer la porte à ce qu’il a vécu. Une partie de son cerveau a effacé ses souvenirs qui devaient être pesants pour lui.
LISA
Effacé… définitivement ?
CANDRELL
Nul ne le sait. Un détail quelconque peut provoquer un déclic dans son esprit et la lumière se fera automatiquement. Quand ? Je ne sais pas. Personne ne peut le savoir. Dans un jour… un mois… une année… Peut-être jamais.
LISA
Est-ce que ça risque de l’handicaper dans sa future vie ?
CANDRELL
Psychologiquement sans doute. Imaginez que vous vous réveillez un beau jour et que vous découvriez qu’une année complète s’est passée sans que vous vous en rendiez compte, que ressentiriez-vous ?
LISA
(Elle secoue la tête)
Une grande joie, croyez-moi… Une grande joie.
CANDRELL
(Il cherche ses mots)
Madame Peyton, James ne sait pas que son père est mort.
LISA
Que dois-je faire ? Le lui dire ?
CANDRELL
Il le saura un jour ou l’autre. Il réclame son père. Je ne lui ai rien dit parce que je pense que pour son bien, c’est à un proche de lui annoncer la nouvelle.
LISA
Je comprends, docteur. Je vais aller le lui dire.
Elle s’apprête à partir, mais au moment d’ouvrir la porte, elle se retourne.
LISA
Ah, au fait. Avez-vous des nouvelles du Dr Elby ?
CANDRELL
Aucune. La police continue son enquête.
LISA
Vous pensez qu’il lui ait arrivé quelque chose ?
CANDRELL
Je connais bien le Docteur Elby. Suffisamment en tout cas pour savoir qu’il n’abandonnerait pas son travail et ses patients du jour au lendemain.
Lisa hésite un instant. Puis elle ouvre la porte.
LISA
Au revoir, Docteur.
à suivre...