26 Février 2013
INT. JOUR / HOPITAL DE PEYTON PLACE – CHAMBRE DE MME LOMBARDI
Allongée sur son lit d’hôpital, Mme Lombardi lit un magazine féminin alors que Paula Dixon entre dans la chambre.
PAULA
Bonjour, Mme Lombardi, comment allons-nous aujourd’hui ?
MME LOMBARDI
En pleine forme.
PAULA
Plus de vomissements ?
MME LOMBARDI
Ce n’est plus qu’un mauvais souvenir.
PAULA
Tant mieux. Votre fils est venu ?
MME LOMBARDI
Non, il doit venir cet après-midi.
PAULA
Je pensais que c’était lui qui vous avez apporté ce magazine.
MME LOMBARDI
Non, c’est le Dr Fullerton. Il y a un article très intéressant sur Janet Lynn, vous connaissez ?
PAULA
N’est-ce pas une patineuse ?
MME LOMBARDI
Oui, et elle vient de décrocher la médaille de bronze aux derniers Jeux Olympiques. La seule médaille qu’a remportée notre pays pour cette discipline. Le Dr Fullerton sait que je suis une inconditionnelle de patinage artistique. C’est pour cela qu’il m’a rapporté ce magazine. Il est formidable, vous ne trouvez pas ?
Les yeux de Mme Lombardi brillent, tandis que Paula prend la tension de la femme, la tête baissée, ne voulant pas montrer qu’elle est mal à l’aise et qu’elle ne pense pas la même chose que la vieille dame.
MME LOMBARDI
Vous avez beaucoup de chance.
Cette fois, Paula lève la tête vers la patiente, l’air surpris.
PAULA
Pourquoi ?
MME LOMBARDI
Parce que vous avez un fiancé remarquable.
PAULA
Je vous demande pardon ?
MME LOMBARDI
Le Dr Fullerton m’a tout dit… Allons, ne rougissez pas.
PAULA
(Essayant de prendre un ton détaché)
Que vous a dit le Dr Fullerton au juste ?
MME LOMBARDI
Que vous et lui étiez fiancés. Je trouve ça merveilleux. Le Dr Fullerton et vous… c’est une jolie histoire. Vous savez, aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin. Il va peut-être vous inviter à dîner dans le plus chic des restaurants.
PAULA
C’est ce qu’il vous a dit ?
MME LOMBARDI
Oui. Mais je vois que vous n’en saviez rien. J’ai sans doute été très indiscrète.
PAULA
(Masquant au maximum son trouble)
Excusez-moi un instant. Je reviens.
INT. JOUR / HOPITAL DE PEYTON PLACE – COULOIR
Paula longe le couloir d’un pas déterminée. Elle est en colère et le montre. Au bout du couloir, elle se heurte à Mike Rossi qui venait d’un couloir perpendiculaire au sien.
MIKE
Hey, Paula ! Quelque chose ne va pas ?
PAULA
Excusez-moi, Dr Rossi.
MIKE
Où courez-vous comme çà ?
PAULA
Je… ce n’est pas important.
MIKE
Ça a l’air de l’être en tout cas.
PAULA
Je vais bien.
MIKE
Vous en êtes sûre ?
PAULA
(D’un ton désagréable)
Je vous dis que oui !
Puis elle repart de plus belle. Elle arrive à la salle des médecins. Elle y entre.
INT. JOUR / HOPITAL DE PEYTON PLACE – SALLE DES MEDECINS
Elle parcourt des yeux la salle de repos des médecins. Les effluves de café lui chatouillent les narines. Il n’y a que le Dr Seymour Carter qui est allongé sur le canapé, occupé à lire un énorme livre.
CARTER
Paula ?
PAULA
Excusez-moi, Dr Carter. Je cherche le Dr Fullerton.
CARTER
Cal n’est pas ici. Je crois qu’il est en chirurgie.
PAULA
Très bien, je le verrais plus tard.
CARTER
D’après ce que j’ai compris, vous avez toute la soirée pour vous voir.
PAULA
Quoi ?
CARTER
Cal m’a dit qu’il vous invitait pour la Saint Valentin.
INT. JOUR / HOPITAL DE PEYTON PLACE – SALLE DES INFIRMIERES
Paula entre dans la pièce. Elle soupire et porte la main à son front, signe d’une grande nervosité chez elle. Elle approche de son casier et fronce les sourcils en voyant une carte de Saint Valentin scotchée sur la porte de son casier. Elle arrache la carte de son support et la regarde. C’est une carte avec des roses dessinées sur toute la surface, et un cœur dans lequel il est inscrit, à la main : « ce soir 20 h au Colonial ».
CAL
Vous vouliez me voir ?
Paula, n’ayant pas entendu Cal entrer, sursaute et se retourne.
CAL
Désolé de vous avoir fait peur. Vous êtes vraiment très nerveuse, ces derniers temps.
Il s’approche d’elle. Instinctivement, elle recule.
CAL
Carter m’a dit que vous vouliez me voir. Vous êtes une femme pleine de surprises. D’un côté, vous ne voulez plus que je vous approche, et de l’autre côté, vous voulez me voir. J’avance vers vous, et vous reculez. Il faudrait savoir ce que vous voulez.
PAULA
Je veux que vous me fichiez la paix !
CAL
Alors ne demandez pas à me voir…
PAULA
Qu’est-ce qui vous prend de dire à tout le monde qu’on sort ensemble pour la Saint Valentin.
CAL
(Comme si ce n’était pas important)
Oh, ça… Un simple fantasme de ma part. J’aimerais beaucoup dîner avec vous. Alors, je m’invente des rendez-vous avec vous. N’y voyez rien de mal à tout cela.
PAULA
Vous êtes fou.
CAL
Je suis fou de vous.
PAULA
Arrêtez. Si vous continuez à me persécuter, je préviens la police.
CAL
Je ne vous persécute pas. Ca fait des jours entiers que je ne vous ai pas parlé. Et si vous n’aviez pas demandé à me voir, je ne serais pas ici en ce moment.
PAULA
(Elle brandit la carte)
Et ça, ce n’est pas de la persécution ? Colonial ce soir à 20 heures.
CAL
Qu’est-ce que vous racontez ?
PAULA
Je ne veux pas dîner avec vous ce soir, ni aucun autre soir. Je vous déteste. Votre vue me donne envie de vomir et cette carte me brûle les mains. Si vous continuez à jouer ce petit jeu pervers avec moi, je dépose cette carte à la police.
CAL
Vous pouvez la déposer maintenant si vous voulez.
PAULA
Ne me provoquez pas.
CAL
Je ne vous provoque pas. J’essaie simplement de vous dire que vous pouvez faire ce que vous voulez avec cette carte. Parce qu’elle n’est pas de moi.
PAULA
Vous mentez !
CAL
Vraiment ? L’avez-vous ouverte ?
Interloquée, Paula déplie la carte. A l’intérieur, elle lit la suite du message. « Si vous êtes d’accord, bien entendu. Affectueusement. Mike Rossi ».
à suivre...