épisode 428 : Un bouquet de roses

31 Octobre 2012

EXT. JOUR / RUE APPARTEMENT PAULA

Un grand camion est garé devant la maison. Betty regarde les déménageurs faire entrer des meubles. Paula gare sa voiture et sort. Elle se dirige vers Betty.

PAULA

Que se passe-t-il ?

BETTY

Paula ! Comment s’est passé ton voyage à Houston ?

PAULA

On en reparlera après. Dis-moi plutôt ce qui se passe.

BETTY

Mme Hewitt étant toujours la propriétaire de la maison, elle a loué le grand appartement du haut. J’ai eu beau lui dire que la maison va être détruite, elle m’a répondu que ça ne se fera pas maintenant.

PAULA

La maison ne sera pas détruite.

BETTY

Quoi ?

PAULA

Je viens d’obtenir un million de dollars pour laisser tomber les raffineries Bullock.

BETTY

Paula, c’est formidable ! Reste à convaincre Mme Hewitt de te la vendre à toi et non à Jack.

PAULA

Ça ne sera pas très difficile. Mme Hewitt est comme la plupart des habitants de cette ville : elle déteste Jack.

BETTY

Ça ne va pas empêcher Jack de construire son quartier sur le littoral.

PAULA

Oui, mais cette maison figure en plein milieu de son projet. Ça risque d’être très gênant pour lui.

BETTY

J’ai déjeuné avec Jasper Caleb, le président du consortium des pêcheurs. Ils vont vendre l’entrepôt à Jack. Il leur a proposé de financer un nouvel entrepôt de l’autre côté de la rive qui sera aux nouvelles normes d’hygiène et de sécurité.

PAULA

Que faire contre cet argument ? Je suis désolée, Betty.

BETTY

Si Jack n’obtient pas cet entrepôt, il ne pourra pas faire son projet de quartier résidentiel. Le prix des maisons chutera et Jack ne prendra pas le risque.

PAULA

J’aimerais t’aider sur ce coup, mon malheureux million, amputé du prix de la maison, ne pourra pas rivaliser avec la fortune de Jack.

BETTY

Je sais. C’est sans espoir. Mais le fait de garder cette maison, c’est déjà une belle victoire. Jack ne pourra pas y toucher et elle fera tâche dans son nouvel univers.

PAULA

C’est vraiment bizarre. Il y a à peine six mois, tu t’apprêtais à l’épouser. Et maintenant, tu es prête à te battre contre lui.

BETTY

Nous sommes à Peyton Place, Paula. Ici, ce qui paraît bizarre est normal.

Elles rient.

UNE VOIX D’HOMME

Mlle Betty Anderson ?

Betty se retourne et, surprise, se trouve face à un gigantesque bouquet de roses rouges.

BETTY

(elle sourit)

Qu’est-ce que c’est ?

L’HOMME

Je cherche Betty Anderson.

BETTY

C’est moi.

HOMME

Alors, ceci est pour vous.

(il lui tend le bouquet et s’en va)

Bonne journée.

Surprises, elles contemplent le bouquet.

PAULA

Elles sont superbes.

BETTY

Qui a bien pu m’envoyer ces fleurs ?

PAULA

Un admirateur anonyme, peut-être ?

BETTY

Il y a une carte. Tu veux bien la prendre ?

Paula saisit la carte et la lit.

PAULA

Est-ce que les roses te rappellent quelque chose de précis ?

BETTY

(hausse les épaules)

Ce sont mes fleurs préférées.

PAULA

Eh bien, Rodney Harrington s’en souvient.

INT. JOUR / HARRINGTON ASSURANCES – BUREAU RODNEY

Betty est en face de Rodney.

BETTY

Tu n’aurais pas dû, Rod.

RODNEY

Tu parles des fleurs ? Je pensais que tu venais contracter une assurance.

BETTY

Rodney, s’il te plaît, sois sérieux.

RODNEY

Je suis très sérieux. Nous avons de très bonnes assurances, avec des prix compétitifs. Tiens, jette un œil à cette brochure.

Il lui tend une brochure. Betty ne la prend pas.

BETTY

Il m’avait semblé être claire sur ce sujet. Toi et moi, c’est du passé.

RODNEY

Un merveilleux passé qui peut devenir un merveilleux avenir.

BETTY

Les choses ne sont plus les mêmes.

RODNEY

Elles peuvent le redevenir.

BETTY

Rien ne peut te le faire penser.

RODNEY

Tu as tort, Betty. Qu’as-tu fait des fleurs ?

(Betty ne répond pas, il continue)

Je parie que tu les as mis dans un vase, et qu’elles trônent sur la table de la salle à manger. Ça veut donc dire que tu ne les as pas jetées. Et donc, à chaque fois que tu verras ce bouquet, il te rappelle moi.

BETTY

Ce que tu oublies, c’est qu’un bouquet fane avec le temps. Certains amours aussi.

RODNEY

Pas le nôtre, Betty. Pas le nôtre.

à suivre...