épisode 257 : Les reproches

22 Novembre 2011

Saisit par une soudaine appréhension, Linden Peyton frappe à la porte du manoir. Une femme d'un certain âge, l'air fatigué, lui ouvre. "Oui ?

- Je voudrai parler à M. Jack Peyton, s'il vous plaît."

A la grande surprise de Linden, Mary referme la porte. Elle se dirige vers le salon où Jack Peyton lit le Clarion. "Quelqu'un vous demande, Monsieur.

- Qui ?"

Mary hausse les épaules. "Sais pas."

"Mary, si quelqu'un frappe à la porte de ce manoir, c'est qu'effectivement il veut me voir puisque je suis le propriétaire de cette maison. Il serait judicieux, la prochaine fois que quelqu'un frappe à la porte, de lui demander à qui vous avez l'honneur. Ce serait plus simple. Et puis, ça fait partie de votre boulot, non ?

- Je ne crois pas, non. Mon boulot, c'est de garder cette maison propre." Mary hausse à nouveau les épaules et retourne dans sa cuisine.

Jack se lève et se dirige vers la porte, qu'il ouvre. Il est surpris de voir Linden.

"LB, qu'est-ce qui t'amène ici ?

- Tout le monde m'appelle Linden, maintenant. LB, c'était quand on était gamin."

Jack sourit. "Et on en a fait des bêtises ensemble. Mais ne reste pas là, entre."

Linden suit Jack au salon. "Je te sers un verre ?

- Un scotch me ferait le plus grand bien."

Jack hausse les sourcils. "Vraiment ? Tu m'étonnes, petit frère. Tu n'as pas l'habitude de boire.

- Jack, le fait que tu m'appelles petit frère me met un peu mal à l'aise. Nous ne sommes pas frères, mais cousins, n'oublie pas."

Jack tend le verre à Linden. "Pendant toutes ces années, j'ai cru que tu étais mon frère et cette idée me plaisait. Je t'ai toujours connu comme mon frère et rien n'y changera.

- Pourtant, tu n'as pas toujours considéré Bruce comme ton père, n'est-ce pas ? Sans quoi tu ne l'aurais pas lâchement abandonné en laissant mourir son entreprise, et lui par la même.

- Linden, si tu es venu ici pour me faire des reproches, tu aurais pu utiliser le téléphone, cela t'aurait coûté moins cher.

- J'ai appelé ici il y a quelques jours. Une femme un peu bizarre m'a répondu que tu n'étais pas là.

- Le mot bizarre est tout à fait approprié pour décrire Mary. J'étais en voyage, effectivement. Mary ne m'a pas parlé de ton appel, ce qui ne m'étonne pas. Alors, que puis-je faire pour toi ?

- Tu m'avais parlé d'un poste de rédacteur en chef du quotidien de la ville. Je suis venu voir si la place est toujours libre."

Jack affiche un grand sourire. "Bien sûr qu'elle est toujours libre. En fait, j'ai rendez-vous demain matin avec Jerry pour signer le rachat du journal.

- Très bien. Je commence donc demain.

- Parfait. Au fait, où sont Lisa et les enfants ?

- A l'hôpital."

Jack repose son verre et regarde Linden, surpris. "Comment ça à l'hôpital ?

- C'est une longue histoire, Jack. Et je n'ai pas envie d'en parler.

- Mais ils vont bien ?

- Oui, pas d'inquiétude à avoir. Gary a subi un léger traumatisme et doit sortir aujourd'hui.

- Je vais demander à Mary de préparer les chambres ?

- Non, Jack. Lisa et moi avons décidé de prendre deux chambres à l'hôtel Colonial.

- Mais pourquoi, il y a plus de place ici qu'il n'en faut. Ce serait dommage. Venez donc habiter ici.

- Ecoute, Jack. Tu m'as offert ce poste de rédacteur en chef et j'apprécie vraiment ce geste.

- Mais ?...

- Mais quelque part, au fond de moi, je n'oublie pas ce que tu as fait à mon père. Vivre dans la même maison que toi me serait insupportable.

- Ça a le mérite d'être franc. LB, je sais que tu penses que j'ai mal agit. Cependant, il faut te mettre à ma place. J'espère qu'un jour tu arriveras à comprendre et qu'on pourra vivre en harmonie, toi, moi et toute ta famille".

A suivre...