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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Episode 1033

Episode 1033

Carolyn entre au tribunal et va s’asseoir à sa place, en face du juge. Il y a peu de monde car l’audience ne commence que dans une demi-heure. Mais Carolyn préfère être là pour peaufiner mentalement ce qu’elle va dire et essaie de visualiser dans sa tête les prochaines heures qui seront cruciales. Car rien n’est encore joué. Elle essaie de se mettre à la place d’Adam Fergusson et imagine les réponses et les objections. Elle n’avait eu que peu de temps pour préparer l’interrogatoire, c’est ce qui lui fait le plus peur.

Tandis que le public commence à affluer dans la pièce, Carolyn se remémore un des cours de cinéma lorsqu’elle était au lycée. Elle avait appris ce qu’était, dans le monde de la fiction, un Deus Ex-Machina. Dans les histoires, un ou plusieurs personnages se trouvent confronter à de sérieux problèmes, des problèmes qui tend à se multiplier. Et quand ce personnage touche le fond, le Deus Ex-Machina (littéralement intervention divine) entre en fonction. C’est l’intervention d’une chose, d’un événement ou même d’un autre personnage qui va finir par tout arranger.  

Ce pourrait-il qu’Edina Jackson soit la Deus Ex-Machina de cette affaire ? Elle secoue la tête. Nous ne sommes pas dans un film, mais dans la réalité, autant rester concentrée sur l’affaire.

Carolyn avait déjà réussi la première partie : convaincre Edina Jackson de venir témoigner. Elle avait réussi à joindre Lew et lui avait appris l’existence de sa fille. Lew n’était pas étonné d’avoir une fille, il avait dit à Carolyn que Vicky Jackson était tombée enceinte. Sa famille l’avait gardée à la maison pendant sa grossesse, mais un jour Vicky a fait une fugue et on ne l’a jamais retrouvée. Lew a passé des mois à la chercher, surtout pour l’enfant. Sans y parvenir. Il a tout de suite pris l’initiative de venir à Peyton Place par le premier vol. Edina devrait donc voir son père dans la soirée. 

Sutton est allée annoncer la bonne nouvelle à Edina qui est sortie de sa cachette et qui maintenant se trouve sur un banc, dans le couloir, en attendant qu’on l’appelle à la barre. 

Durant cette folle matinée, Carolyn a aussi interrogé à la barre Julie qui s’est montrée convaincante.

Steven arrive, au bras de deux policiers et s’assoit à côté de Carolyn. 

STEVEN : Le couperet final va tomber. 

Carolyn n’a pas eu le temps de parler à Steven du nouveau témoin. 

CAROLYN : Il va tomber, mais peut-être pas sur ta tête. 

Steven la regarde avec un air interrogateur. Puis il n’a pas le temps de parler car le juge entre. Le public se lève et se rassoit une fois que le juge a pris place. 

JUGE : Très bien, je crois que nous en sommes arrivés aux plaidoiries des deux parties. 

Carolyn se lève. C’est le moment de tout donner.

CAROLYN : Votre Honneur, j’aimerais interroger un dernier témoin. 

Adam se lève, surpris. 

ADAM : Il n’y a pas d’autre témoin prévu dans la liste !

JUGE : Maître Russell… ?

CAROLYN : Le témoin n’est pas sur la liste parce que nous ne connaissions pas son existence avant ce matin. 

Comme elle l’avait prévue, Adam perd ses repères et commence à s’énerver. Et il n’est jamais bon de s’énerver devant un juge. 

ADAM : Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous comptez sortir un lapin de votre chapeau ? 

CAROLYN : J’essaie de faire la lumière sur ce qui s’est passé le jour du meurtre. Pas vous ? 

Piqué au vif, Adam s’adresse au Juge. 

ADAM : Je demande une suspension d’audience. 

JUGE : J’ai suffisamment suspendu l’audience ces derniers temps. Nous allons entendre le témoin de Maître Russell. Et ensuite nous ferons une pause si vous le désirez pour vous laisser préparer le contre-interrogatoire. Faites entrer le témoin. 

En voyant arriver Edina dans la pièce, Adam s’exclame. 

ADAM : Mais c’est une gamine ! Maître Russell, avez-vous une autorisation des parents ? 

Edina s’installe à la barre des témoins, tandis que Carolyn sort de son dossier l’accord que Lew a signé et qu’il lui a faxé. Elle le montre au juge. 

CAROLYN : Le père de l’adolescente a signé. 

Le juge regarde le papier.

JUGE : Lew Miles ? 

CAROLYN : Oui, Votre Honneur, un éminent médecin comme son père. 

JUGE : Je me souviens de son père Harry, et Alma son épouse. 

Adam, fâché par ce soudain rapprochement entre le juge et Carolyn, se râcle la gorge histoire de dire qu’il est temps de commencer. 

Edina prête serment et se présente, puis l’interrogatoire commence. 

CAROLYN : Edina, que faites-vous à Peyton Place ?

EDINA : Je suis venue chercher des renseignements sur mon père. 

CAROLYN : Où étiez-vous avant de venir ici ? 

EDINA : J’étais en foyer à New York. Je m’y suis enfuie. 

Inutile de demander à Edina pourquoi, cela est hors propos. 

CAROLYN : Racontez-nous votre fuite. 

EDINA : Nous étions de sortis à Central Park et je me suis enfuie. J’ai couru jusqu’au quai et j’ai embarqué dans un bateau de pêche. J’étais dans la cale et personne ne m’a vue. 

CAROLYN : Et vous êtes arrivée à Peyton Place…

EDINA : Oui, et sur le port de Peyton Place, en déchargeant le bateau, un garçon m’a vue. 

CAROLYN : Ce garçon, vous le connaissiez ? 

EDINA : Non, je ne connaissais personne ici. Il m’a dit qu’il s’appelait Scott Hayes. Je lui ai raconté mon histoire. L’enfer que je subis dans mon foyer, et la volonté de retrouver mon père biologique. Il m’a dit qu’il souhaitait m’aider. Alors je l’ai suivi jusque chez lui. 

CAROLYN : Précisez où exactement.

EDINA : Chesnut Street. Scott m’a installé dans la remise de leur jardin. C’était très petit, mais il y avait de la place pour s’allonger et dormir, le temps pour moi de retrouver mon père. 

CAROLYN : Donc, le fameux jour du meurtre, vous étiez cachée dans la remise, dans le jardin des Hayes ? 

EDINA : Oui Madame. 

CAROLYN : Y a-t-il une fenêtre à cette remise ?

EDINA : Oui, Madame. Une fenêtre qui donne sur le bout de la rue. 

CAROLYN : Face à la maison de Manuel Amos ?

EDINA : C’est en effet la maison du bout qu’on voit le mieux depuis cette fenêtre. 

CAROLYN : Racontez-nous ce qui s’est passé le jour du meurtre. 

EDINA : Je m’ennuyais ferme. Scott m’avait prêté un livre que je venais de terminer. J’avais l’intention de sortir pour me dégourdir les jambes et en même temps aller à la Mairie pour obtenir des renseignements sur mon père. Mais il pleuvait des cordes ce jour-là. Je suis restée dans la remise. 

CAROLYN : Qu’avez-vous vu depuis votre fenêtre ? 

EDINA : J’ai entendu Scott qui claquait la porte d’entrée de la maison. Ça m’a intrigué, alors j’ai regardé par la fenêtre et je l’ai vu se rendre dans la maison du bout. Il avait l’air furieux. Quelque temps après, j’ai vu ce Monsieur…

Edina désigne du doigt Steven.

EDINA : …. qui est entré à son tour. 

CAROLYN : Et ensuite ? 

EDINA : Ensuite je me suis assise sur le matelas de fortune et je me suis endormie. L’orage m’a réveillée. J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu qu’il pleuvait à verse. Les éclairs étaient impressionnants. Je n’avais jamais vu un orage d’une telle violence. 

CAROLYN : Bienvenue en Nouvelle Angleterre.

Rire du public sur l’intervention de Carolyn. Adam, lui, ne rit pas et reste concentré sur l’interrogatoire. 

CAROLYN : Etes-vous restée longtemps à regarder la pluie tomber ? 

Edina secoue les épaules. 

EDINA : Je n’avais que ça à faire. 

CAROLYN : Avez-vous aperçu quelque chose de particulier ? 

EDINA : Oui, Madame. Une voiture est arrivée et s’est garée près de la maison du bout. Quelqu’un est sorti de la voiture et est allé sonner à la porte. La porte s’est ouverte et l’homme est entré. 

CAROLYN : Etes-vous sûre que c’était un homme ? 

EDINA : Il portait un jean et une veste marron. Il avait un chapeau sur la tête pour se protéger de la pluie et une écharpe rouge autour du cou. Je suppose qu’il s’agissait d’un homme, ou alors une femme déguisée.

ADAM : Objection ! Spéculation de la part du témoin ! 

JUGE : Accordée ! 

CAROLYN : Etait-ce Mr Cord ?

Carolyn désigne du doigt Steven.

EDINA : Non Madame. J’avais déjà vu ce monsieur avant et ce n’était pas lui. 

CAROLYN : Combien de temps l’homme est resté chez Manuel Amos ?

EDINA : Environ cinq minutes. Puis il est sorti en courant de la maison pour retourner dans sa voiture et repartir. 

CAROLYN : Quelque chose vous a paru bizarre dans cette scène ?

EDINA : Oui, Madame. 

CAROLYN : Pouvez-vous le dire à la Cour.

EDINA : Quand l’homme est parti, la porte de la maison est restée ouverte. 

Exclamations dans le public. Steven remue sur son siège, Adam se passe une main sur le visage, Debbie ne manque pas un mot de ce que dit le témoin. 

CAROLYN : Etes-vous sûre de ce que vous avez vu ? C’est très important, Edina. La porte était bien restée ouverte ? 

EDINA : Oui, j’ai cru que la personne qui habitait la maison l’avait laissée ouverte pour rafraichir l’intérieur. Sauf qu’elle est restée ouverte très longtemps. 

CAROLYN : Combien de temps ? 

EDINA : Tout le temps. Après, une autre personne est venue et est entrée dans la maison.

CAROLYN : Monsieur Cord ? 

EDINA : Non Madame. Une personne qui est venue en voiture. Je pense qu’il s’agissait d’un homme mais je ne suis pas sûre. Il ou elle était habillée bizarrement, avec un pantalon de couleur verte et un ciré rose.  Comme la porte était ouverte, il est entré dans la maison. 

Cette fois, c’est à Barry de remuer sur son siège. Il ne sait plus où se mettre et se promet de ne plus jamais mettre d’habits de couleur tant qu’il est à Peyton Place. 

CAROLYN : Et que s’est-t-il passé ? 

EDINA : Il est ressorti cinq minutes plus tard, toujours en laissant la porte ouverte. 

CAROLYN : Ce qui veut dire que la porte d’entrée était restée ouverte depuis la sortie du premier homme ? 

EDINA : Oui, Madame. 

CAROLYN : Ensuite ? 

EDINA : Cinq à dix minutes plus tard, Mr Cord est sorti de chez lui pour aller dans la maison du bout. Il s’est arrêté un instant devant la porte d’entrée. Puis il est entré en courant. 

CAROLYN : Comme s’il avait vu quelque chose n’allait pas ?

ADAM : Objection ! 

CAROLYN : Je retire. Donc, pour résumer la situation : avant Steven Cord, deux personnes sont entrées chez Manuel Amos à quelques minutes d’intervalle et en sont sorti en laissant la porte ouverte ? 

EDINA : Oui Madame. 

CAROLYN : Vous avez bien dit que la première personne à être entrée avait une écharpe rouge autour du cou ?

EDIINA : Oui.

CAROLYN : Votre Honneur, dans le dossier il est précisé qu’on a retrouvé à quelques centimètres de la victime la fibre d’un textile de couleur rouge. 

Elle attend un instant, puis dit : 

CAROLYN : Votre Honneur, devant ces faits, je demande la relaxe immédiate de mon client. Il est prouvé ici que l’enquête sur la mort de Manuel Amos a quelque peu été bâclée.

ADAM : Je m’y oppose ! 

CAROLYN : Excusez-moi, Maître, mais la police de Peyton Place n’a pas été capable de découvrir que deux personnes mystérieuses étaient venues dans la maison de la victime avant que Mr Cord s’y rende, moi j’appelle ça un travail bâclé ! 

ADAM : Je ne vous permets pas de…

CAROLYN : Et moi je vous permets pas d’accuser un homme de meurtre alors que vous n’avez même pas été capable de retracer les faits avant son arrivée sur les lieux du crime ! Sabotage, bâclage, appelez-ça comme vous voulez, mais vous devez reprendre l’enquête. 

ADAM : Votre Honneur, vous n’allez pas prononcer un non-lieu sur la base d’une jeune ado paumée. On ne sait pas d’où elle vient, elle peut avoir menti. 

Bingo ! C’était exactement ce que Carolyn voulait entendre, sachant que le juge était un ami d’Harry Miles, le père de Lew, et par conséquent le Grand-père d’Edina. 

Il frappe avec son marteau. 

JUGE : Ça suffit vous deux ! J’en ai plus qu’assez de vos débordements ! Maître Fergusson, voulez-vous interroger le témoin oui ou non ?

Adam regarde tour à tout le juge, puis Carolyn, puis Steven. Il sait que s’il répond par la négative, cela sera un aveu d’échec. Mais il n’a pas le choix. 

ADAM : Pas de question, Votre Honneur. 

JUGE : Très bien, au vu du témoignage de Mlle Jackson (il la regarde un bref instant en souriant), il apparaît que la police n’a pas fait un travail d’investigation suffisant. Maître Fergusson, vous feriez mieux de demander à vos hommes de reprendre l’enquête depuis le début. Quant à Monsieur Cord, je prononce la relaxe immédiate. Maître Cord, la justice vous présente ses excuses. 

A suivre...

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B
On avance du dénouement final... c'est certain !
Répondre
M
Oui, maintenant que Steven est reconnu innocent, l'enquête va pouvoir reprendre pour trouver le véritable assassin...