19 Décembre 2017
Paula entre dans le bureau du Dr Rossi et est surprise d’y voir Craig installé sur une chaise. Mike finit de retirer les fils au garçon.
MIKE : Voilà, c’est fait. Il était grand temps !
Paula s’avance.
MIKE : Nous avons de la visite.
PAULA : Tu as enfin pu mettre la main sur lui !
MIKE : Non, c’est lui qui est venu nous voir. Je crois qu’il a des choses à te dire.
PAULA : Moi aussi j’ai des choses à lui dire.
Paula s’avance vers lui et s’assoit sur une chaise à côté de lui. Il a la tête baissée, elle le sent vulnérable, sur le point de craquer.
PAULA : Avant que tu ne dises quoi que ce soit, il faut que je te dise une chose. Regarde-moi.
Craig lève une timide tête vers elle.
PAULA : Craig, je veux que tu me croies lorsque je te dis que je n’ai jamais été enceinte de ma vie. Tu ne peux pas être mon fils. Il faut que l’on tire cette histoire au clair. Pour ton bien comme pour le mien.
CRAIG : Ma mère n’a pas l’habitude de mentir. Si elle dit que vous êtes ma mère biologique, je ne vois pas pourquoi elle mentirait.
PAULA : C’est justement ce qu’il faut découvrir. J’ai pensé à une chose : elle n’a peut-être pas menti ? Peut-être croit-elle que je suis ta mère biologique ? Peut-être que quelqu’un le lui a fait croire ? Je ne sais pas…
Craig hausse les épaules.
CRAIG : Ça ne tient pas debout.
PAULA : Je te l’accorde. Mais il faut que tu m’aides à y voir plus clair. Parle-moi de tes parents.
CRAIG : Il n’y a pas grand-chose à dire. Nous habitons dans une petite ville d’Australie, nous menons une vie tout ce qu’il a y a de plus normal.
PAULA : As-tu des frères ? Des sœurs ?
CRAIG : Non, je suis enfant unique.
MIKE : As-tu entendu tes parents parler de Peyton Place ou de la Nouvelle Angleterre ?
CRAIG : Non, jamais.
PAULA : Comment sont tes parents ? Je veux dire, avec toi ?
CRAIG : Mon père avait tendance à s’emporter facilement et à me donner des taloches.
PAULA : Avait ?
CRAIG : Il est mort l’année dernière.
PAULA : Je suis désolée.
CRAIG : Inutile de l’être, vous ne le connaissiez pas. Enfin, je suppose que vous ne le connaissez pas.
MIKE : Et ta mère ?
CRAIG : Elle laissait faire. Elle était plutôt du genre passif, laxiste au plus haut degré. Elle ne m’a jamais vraiment soutenu.
PAULA : Je te comprends. C’est un peu la même chose pour moi. Ma mère n’était pas très forte pour les sentiments. Avec ma sœur, elle nous laissait toujours faire ce qu’on voulait sans s’opposer à rien, comme si elle n’avait pas de droit sur nous, ou un peu comme si elle s’en fichait.
CRAIG : C’est pareil pour ma mère.
PAULA : On a un point commun.
Mike a une idée.
MIKE : Craig, est-ce que tu aurais une photo de tes parents ? Paula, peut-être que tu les connais ? Ça pourrait nous avancer.
CRAIG : J’en ai une dans mon portefeuille.
Il sort la photo et la tend à Paula. Soudain, Paula vacille.
MIKE : Qui a-t-il ? Tu les reconnais ?
PAULA : Lui non, mais elle, je la connais.
CRAIG : D’où est-ce que vous la connaissez ?
PAULA : Je la connais depuis toujours.
Paula se force à lever les yeux vers Craig.
PAULA : C’est ma mère.