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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Episode 827. La gifle

Episode 827. La gifle

Cal Fullerton entra dans la cuisine et trouva Paula Dixon et Eric Bullock assis à la table.

Paula avait les yeux baissés sur la nappe, fixant un point inconnu, tandis qu’Eric leva les yeux vers le fantôme.

Vêtu d’un jean délavé et d’un tee-shirt blanc moulant, Cal alla s’appuyer contre l’évier.

- Eh bien, vous en faites une tête !

- Paula a démissionné, dit Eric.

Cal sourit.

- Excellent.

Eric fronça les sourcils.

- Comment ça, excellent ? Paula adore son travail et tu le sais très bien. Que va-t-elle faire maintenant ? Rester à la maison à regarder Des Jours et des Vies en se goinfrant de pop-corn ?

Cal haussa les épaules.

- On est là pour s’occuper d’elle, non ?

- Je suis là pour m’occuper d’elle, rectifia Eric. Toi, tout ce que tu sais faire, c’est l’enfoncer plus bas que terre.

- Bullock, tu n’es vraiment qu’un rabat-joie. Paula est bien avec nous, ici.

- Paula a sa vie à vivre. Elle doit nous sortir de sa tête.

- Facile à dire. Je te rappelle que toi aussi, tu es dans sa tête.

- J’y suis pour t’empêcher de faire n’importe quoi avec elle. Si je te laisse seule avec Paula, Dieu sait ce que tu pourrais lui faire. Tu la détruirais, comme tu as essayé de le faire de ton vivant.

Paula enfonça davantage ses épaules. Ils étaient encore en train de se disputer. Elle savait que tout se passait dans sa tête. Elle savait que Cal et Eric n’étaient pas vraiment là. Mais elle ne pouvait s’empêcher de les entendre.

Elle ne dit rien. Elle ne voulait pas entrer dans le jeu malsain du je-parle-avec-un-fantôme. En l’occurrence, deux fantômes. Un seul n’est déjà pas facile à gérer, alors deux…

Elle posa la paume de ses mains sur ses oreilles et pressa très fort, dans l’unique but de ne plus les entendre. Elle ferma les yeux, se persuadant que lorsqu’elle les rouvrirait, les deux morts ne seraient plus là.

Elle n’entendait plus les voix. Une vraie bénédiction. Ce soudain silence, elle l’accueillit avec un immense soulagement.

Il fut de brève durée. La sonnette de la porte d’entrée lui vrilla les tempes, harcela son cerveau tout entier.

Sa première réaction fut de ne pas ouvrir. Car elle savait très bien qui venait la voir.

Aux deux autres sonneries succédèrent des coups de poings à la porte. Et la voix, reconnaissable entre toutes, qui scandait :

- Paula, ouvrez-moi ! Je sais que vous êtes là !

Il n’allait pas abandonner la partie. Lentement, elle se leva et alla ouvrir.

Sans y être invité, Mike Rossi entra dans le vestibule. Il avait l’air agité et faisait penser à ces accrocs de caféine qui ne dorment pas de la nuit.

Paula soupira.

- Mike, je suis fatiguée. Que voulez-vous ?

Le médecin était visiblement en colère.

- Arrêtez de vous payer ma tête, Paula ! Je suis là pour ça !

Il sortit de sa poche la lettre de démission que l’infirmière reconnue immédiatement, et la déchira en quatre.

Paula fronça les sourcils.

- Vous n’avez pas le droit de faire ça. C’est ma décision.

- Vous n’êtes pas en état de prendre une décision.

Cette fois, ce fut Paula qui se mit en colère.

- Vraiment !,  s’écria-t-elle. Eh bien, c’est ce qu’on va voir.

Elle se précipita vers le secrétaire niché dans un coin du salon, s’assit, prit une feuille et un stylo et commença à écrire.

Mike vint près d’elle.

- Ne vous fatiguez pas. Vous pouvez écrire toutes les lettres de démission que vous voulez. Je les déchirerai toutes !

Paula s’arrêta et scruta le médecin d’un air méchant.

- Mais pour qui vous prenez-vous, à la fin !

- Pour quelqu’un qui se fait du souci pour vous. Paula, vous n’allez pas bien en ce moment. J’ai essayé de vous faire parler, de vous faire dire ce qui ne va pas.

Paula se leva de sa chaise et planta son regard dur sur celui de Mike.

- Docteur Rossi, dites-vous bien une bonne fois pour toute que tout ce qui me concerne, mes faits, mes gestes, ma façon de pleurer, de rire, de boire… Tout ceci ne vous regarde en rien.

- Ca me regarde, au contraire ! Tout ce qui vous concerne me concerne.

- Et on peut savoir pourquoi ?, s’exclama Paula.

- Parce que je vous aime.

Un bref silence emplit la pièce. Paula continua de soutenir le regard du médecin. Puis elle lâcha :

- Je vous interdis de m’aimer !

- Paula, je veux savoir ce qui vous tracasse et je ne partirai pas d’ici avant.

- Je peux appeler la police et leur dire que vous me harcelez.

- Ca ne serait pas très crédible.

- Mike, partez !

- Vous ne m’avez pas entendu ? Je vous ai dit que je ne partirais pas d’ici avant de savoir ce qui ne va pas chez vous.

- Je n’ai pas envie de vous parler.

- Alors je reste ici. Je peux commander une pizza pour ce soir si vous voulez.

- Ce n’est pas drôle, Mike.

- Je n’ai pas l’intention d’être drôle. Je veux savoir ce qui se passe. On était pourtant bien ensemble. Je sais que vous m’aimez et…

Et soudain, avant que Mike ne terminât sa phrase, Paula lui balança à la figure la plus mémorable gifle qu’il ait jamais reçue de toute sa vie.

Le choc fut brutal pour Mike, qui ne s’y attendait pas. Il y avait une telle fureur dans cette gifle, une telle rage qu’il prit peur. Non pas pour lui, mais pour la santé mentale de Paula.

Le visage de Paula était rouge, ses yeux étaient agrandis par la colère et sa bouche formait un rictus.

- Je ne vous aime pas, vociféra-t-elle. En fait, je vous déteste.

Et toute la rage contenue se déversa en ces termes :

- Oui, je vous déteste. Je vous hais parce que vous avez fait de ma vie un enfer. Sans vous, Cal et Eric seraient loin de moi !

Mike ouvrit de grands yeux, surpris par cette déclaration.

- Que voulez-vous dire ? Je ne comprends pas.

- Vous ne comprenez rien. Vous n’avez jamais rien compris. Tout est de votre faute, Mike. Absolument tout. C’est votre faute si j’ai épousé Cal et c’est de votre faute si je perds la tête !

Mike accusa le coup. Il ne comprenait pas pourquoi il était la cible de toutes ces accusations.

- Paula, qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que vous soyez en colère contre moi ?

- Vous ne devinez pas ?

Mike fit non de la tête.

Et soudain, Paula fondit en larmes.

- Marsha ! Vous avez choisi Marsha. Vous étiez sur le point de me demander en mariage. Et Marsha est sortie de l’hôpital psychiatrique. Vous aviez un choix à faire, et vous avez choisi Marsha !

Mike fronça les sourcils et secoua la tête.

- Mais Paula, cela remonte à des années !...

- Vous ne comprenez pas. Votre choix a eu des conséquences dramatiques sur toute ma vie. A cause de ça, je me suis rapprochée de Cal, un assassin qui a bien failli me tuer, même s’il m’a sauvé la vie par la suite. J’ai vécu l’enfer et je me dis sans cesse que si vous m’aviez choisi ce jour-là, rien de tout cela ne serait arrivé. Je n’aurais pas épousé Cal, et je n’aurais pas des fantômes dans ma tête en ce moment.

Mike était trop choqué pour prononcer une seule parole. Il se contentait de regarder Paula dériver vers des pensées pas très claires.

Paula regarda Mike.

- Je vous déteste pour tout ça, Mike. Maintenant que vous savez ce qui ne va pas chez moi, faites demi-tour, passez cette porte et ne revenez plus jamais.

 

A suivre...
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M
Ouf ! Enfin une explication entre les deux, ça fait plaisir ! C'est un peu facile de mettre la faute sur le Dr.Rossi, un "Non" ferme aurait aussi été possible, tu sais Paula
Répondre
M
Oui mais bon... s'il avait choisi Paula à la place de Marsha, ça aurait simplifié le problème... parce que le résultat est quand même catastrophique tant pour Rossi que pour Paula. En même temps, ça aurait fait une bonne centaine d'épisodes en moins ;-)
B
Eh bien !!! C'est violent...<br /> <br /> Peut-on espérer une belle réconciliation derrière tout ça ?<br /> Le pauvre docteur Rossi, voilà de quoi lui occuper l'esprit...
Répondre
M
En effet Betty, il y aura une coupure de deux mois pendant les vacances. Le dernier épisode de la première partie de la saison 6 sera en ligne le 5 juillet. On reprendra ensuite début septembre la deuxième partie de la saison ;-)
B
Le pauvre Dr Rossi se retrouve encore amoureux d'une femme "un peu dérangée dans sa tête". Vers quelle évolution allons-nous ? Comme d'habitude, j'attends la suite avec impatience.<br /> (arrêt pendant les vacances ?)
M
Certes c'est violent, mais il fallait que Paula sorte ce qu'elle avait sur le coeur, et puis maintenant le Dr Rossi a une réponse à ses questions :-)