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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Episode 782 - Paisible vie de quartier

Chez Paula Dixon

Chez Paula Dixon

Il y avait de la rage dans les pelletés de Paula Dixon. Elle maltraitait la terre de son jardin où elle avait prévu de semer des fuchsias.

Elle s’arrêta un instant et poussa un soupir.

Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Voilà une question qu’elle se posait depuis quelques semaines. Depuis qu’Eric Bullock et Cal Fullerton étaient revenus dans sa vie. Elle avait profondément aimé le premier, et s’était mariée avec le second.

Seulement voilà, tous les deux sont morts et ne devraient plus faire partie de son existence.

Ce n’était pas le cas. Ce matin encore, en se regardant dans la psyché de sa chambre, elles les avaient aperçus. Ils étaient tous les deux derrière elle. Eric à sa droite, Cal à sa gauche.

Elle savait que c’était son imagination qui lui jouait des tours. Machinalement, elle s’était retournée. Les fantômes avaient disparu aussi sûrement que les larmes coulaient sur ses joues.

Elle entendit claquer la porte d’entrée des Cord, ses voisins directs. Elle leva la tête et vit Steven se précipiter dans la l’allée jusqu’à sa voiture. Elle voulut le saluer, mais son voisin avait le visage crispé de ses mauvais jours. Il avait encore dû se disputer une nouvelle fois avec Betty.

Steven démarra sa voiture et quitta Chesnut Street dans un horrible crissement de pneus.

Paula retourna à ses semences tout en se demandant ce qui avait bien pu se passer entre sa meilleure amie Betty, et Steven.

Elle se redressa une nouvelle fois lorsqu’elle vit Ellen Hayes remonter l’allée. Vêtue de son uniforme de police, les cheveux raides retenues par un chignon sur la nuque que Paula trouvait toujours trop sévère pour une jeune fille qui n’avait que vingt-six ans, Ellen salua la jardinière en herbe.

Paula lui rendit son salut :

- Bonjour, Ellen.

- Madame Cord est-elle chez elle ?

Paula n’eut pas le temps de répondre, car au même moment, Betty sortit pour chercher son courrier à la boîte aux lettres. Elle tourna les talons et s’approcha d’elle.

- Bonjour, Madame Cord.

Paula vit que Betty avait l’air bouleversé.

Betty fit des efforts pour reprendre une certaine contenance.

- Ellen, comment allez-vous ?

- Bien merci.

La jeune femme lui tendit un chèque.

- Voici le loyer pour le mois prochain. Désolée pour le retard.

La famille Hayes habitait à l’entrée du cul-de-sac, dans la maison la plus modeste de Chesnut Street, et dont les Cord étaient propriétaires.

Betty saisit le chèque et en échange, Ellen eut droit à un beau sourire.

- Ce n’est pas grave. Vous n’avez qu’un jour de retard.

Ellen se détendit :

- Ça fait plaisir de voir des propriétaires qui ne courent pas après ses mauvais payeurs.

- Je ne considère pas la famille Hayes comme mauvais payeur, je vous rassure.

Ellen esquissa un sourire timide.

- Merci. Je… il faut que j’y aille.

- Bonne journée, Ellen.

Ellen s’apprêtait à quitter Betty lorsqu’elle sembla se souvenir de quelque chose.

- Ah, au fait j’oubliais. Le lieutenant Chambers souhaite une nouvelle fois vous voir. Au sujet du mort à Peyton Creek.

Paula vit le sourire de son amie s’effacer. Betty semblait maintenant contrariée.

- Encore ! Il me semble lui avoir dit tout ce que je savais.

- Ne vous inquiétez pas. C’est juste une rencontre informelle. Venez quand vous avez le temps.

Betty soupira :

- Dites à Billy Chambers que je passerai cet après-midi ou demain.

Ellen fit un signe de la tête et s’en alla.

Comme Paula l’avait prévu, car elle connaissait sa meilleure amie par cœur, Betty alla à sa rencontre et s’assit sur la première marche de l’allée.

Betty avait besoin de lui parler de ce qui s’était passé avec Steven, de cela Paula en était persuadée. Elle décida d’engager la conversation de la façon la plus banale qui pouvait exister.

- Enfin le printemps ! J’ai cru qu’il n’arriverait jamais celui-là.

Betty ne répondit pas. Cela aussi, Paula l’avait prévu. Elle décida donc de passer la deuxième.

- J’ai cru entendre le ton monter tout à l’heure. Ça ne s’arrange pas avec Steven ?

Betty haussa les épaules. Elle était maintenant prête à parler :

- Il me reproche de trop en faire avec Brian. Il pense que je suis trop laxiste envers lui.

- Toi et ton fils êtes passés par une période difficile. Mais Steven n’a pas tort, car ce n’est pas une raison pour laisser Brian faire tout et n’importe quoi.

Betty regarda Paula d’un air faussement outré.

- Ma meilleure amie n’est-elle pas censée prendre parti pour moi ?

Paula tritura une nouvelle fois la terre fraîche.

- Ta meilleure amie est censée te dire la vérité.

Betty se redressa.

- Très bien, donc en tant que meilleure amie, je dois te dire que tu devrais sortir avec Mike Rossi.

Encore une phrase à laquelle Paula s’attendait de la part de son amie.

- Betty… Ne recommence pas !

- Vous êtes faits l’un pour l’autre, affirma Betty. Il n’y a que vous pour ne pas le voir.

- Mike et moi sommes de bons amis, un point c’est tout.

Betty leva les bras avec un air d’impuissance.

- Très bien, je n’insiste pas. C’est juste que je n’aime pas te voir seule.

- Je ne suis pas seule. J’ai mon travail d’infirmière en chef qui me prend énormément de temps. Et lorsque je suis à la maison, comme tu peux le voir, j’ai de quoi faire.

- Planter des fleurs ne remplace pas les bras d’un bel homme autour de sa taille.

Paula se mit à rire.

- Betty, tu es incorrigible !

- Dis-moi au moins que tu ne les voies plus.

Sur le moment, Paula ne comprit pas.

- Qui ça ?

- Eh bien… les deux… Tu sais de qui je veux parler.

Paula avait parlé des fantômes à son amie. Et aussitôt après, elle l’avait regretté. Elle ne voulait pas qu’on la prenne pour une folle, même si elle avait l’impression qu’elle l’était. Elle décida donc de mentir en prenant un ton détaché :

- Si tu veux parler des fantômes de Cal et d’Eric, la réponse est non. Ils sont partis pour toujours. Ils sont apparus à une période de ma vie où je n’allais pas bien. Mais maintenant je vais mieux.

Satisfaite par la réponse, Betty se leva.

- Je vais aller voir Brian.

- Sois moins cool avec lui, d’accord ? Recadre-le quand il le faut.

Après que Betty fut partie, Paula s’apprêta à rentrer, elle aussi. Son travail de semailles était terminé.

Elle s’arrêta net au pied des escaliers, et crut que son cœur aussi allait s’arrêter.

Sur le pas de la porte, bras croisés, le fantôme de Cal l’attendait. Il lui sourit.

- C’est vilain de mentir à sa meilleure amie.

- La ferme, Cal !

Elle rentra et referma la porte derrière elle.

 

A suivre...

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M
Tant qu'ils se contentent de tenir compagnie à Paula et de la distraire en se disputant, Eric et Cal ne dérangent pas... :-)
Répondre
M
Oui, mais alors je suis pas vraiment certain qu'elle se distrait en voyant Eric et Cal. M'est-avis que ça la stresse un peu trop ;-)