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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Le fil du temps #13

Précédemment...
La mort est généralement représentée par des personnages effrayants, dont l'un des plus connus en Occident est le squelette revêtu d'une cape noire à capuchon, portant une faux, un trident, une épée, ou un arc armé d'une flèche. La Mort tient souvent dans la main un sablier qui évoque la brièveté de la vie. Le professeur Suzie Barclay trouve une de cette représentation dans son casier. Du fil de coton et un ciseau coincé entre qui mime le fait de couper le fil. Puis une montre avec un mécanisme monté à l’envers.
KC prend des photos et les montre à un spécialiste d’objets. Celui-ci confirme les craintes de Carolyn. Celui qui a déposé le squelette dans le casier a la volonté de tuer.

Le fil du temps #13

Epuisée par sa journée, Carolyn rentra chez elle et se coucha immédiatement. Elle dormit d’un sommeil lourd et au petit matin se réveilla avec la sensation de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit.

Une douche lui remit un peu les idées en place. L’eau saccadée sur sa peau lui fit un bien fou.

Elle était en train de se sécher les cheveux lorsque la sonnette de la porte d’entrée de son petit appartement retentit.

Elle serra la ceinture de son peignoir blanc et alla ouvrir.

KC entra avec un sachet qui portait le logo du Central Store. Elle l’agita devant Carolyn.

- Petit déjeuner français.

Elle ouvrit le sachet et il s’en dégagea immédiatement une merveilleuse odeur de croissant chaud.

KC s’installa à table, sortit les croissants ainsi que de gobelets remplis de café fumant.

Carolyn se surprit à apprécier ce petit déjeuner. Elle n’avait pas mangé depuis hier midi et son estomac accueillit avec bienveillance le croissant.

- Tu as bien dormi ?

KC regarda Carolyn d’un air ahuri.

- Carolyn, regarde-moi. Est-ce que j’ai l’air d’avoir bien dormi ?

L’avocate secoua la tête. Les cernes sombres sous les yeux de KC s’étaient accentués depuis la veille.

KC avala une gorgée de café.

- Que fait-on maintenant ?

- Je pense qu’il faut alerter la police.

KC approuva.

- Ca ne va pas plaire à la mère Highlay.

- Elle s’en remettra. La vie de Suzie Barclay est peut-être en danger. La réputation du collège m’importe peu. Il est de notre devoir de prévenir les autorités.

 

Une heure plus tard, elles étaient au poste de police principal de la ville de White River. Elles durent attendre une bonne demi-heure avant qu’un Capitaine de police ne vienne les interroger.

Carolyn avait l’impression de perdre son temps. Le capitaine George les reçut dans une petite pièce qui n’était pas aéré et qui, de surcroit, ne posséder pas de système de climatisation.

Il faisait une chaleur à mourir et l’avocate sentait des gouttes de sueurs perler sur son front.

Les deux femmes racontèrent en détail tout ce qu’elles savaient, sans rien omettre : le vandalisme, le fil de coton retrouvé sur les pieds des tables et des chaises renversées, les soupçons qui pesaient sur Chrissie.

KC raconta également en détail ce qu’elles avaient trouvé dans le casier de Suzie Barclay et ce que leur avait dit le vieux Seamus Berson à propos du symbole du squelette en cape noir, de la faux et du sablier.

Durant le récit, le capitaine de police ne broncha pas. Il ne posa pas de question. Tout juste soupira-t-il à plusieurs reprises, souffrant visiblement de la chaleur. A moins que l’histoire de Carolyn et KC l’ennuyait.

Une fois l’énoncé des faits terminé, le flic réprima un bâillement, puis il s’épongea le front avec un mouchoir à la propreté douteuse.

- Sans doute une blague de gamine.

Carolyn sentit une boule de rage monter en elle.

- Je ne crois pas non.

- Ecoutez, mesdemoiselles. Je connais bien le collège de Highlay. Je sais que c’est un établissement très strict au niveau de la discipline. Il est probable que des élèves qui s’ennuient ont monté un truc pareil, histoire de bien rigoler. Et vous êtes tombées dans le panneau.

La boule de rage explosa.

- Vous n’avez donc rien écouté de ce que l’on vous a dit ! Celui qui a vandalisé la salle de classe et qui a mis la figurine dans le casier poursuit un but. Un but macabre qui va se terminer très mal.

Le lieutenant était imperméable aux protestations de Carolyn.

- Y a-t-il eu des dommages matériels dans la salle de classe ?

KC hésita avant de répondre.

- Pas que je sache. La salle aura besoin d’un bon nettoyage. Les chaises et les tables ont été renversées, mais pas cassées.

Le capitaine haussa les épaules d’un air impuissant.

- Si la directrice de l’établissement ne porte pas plainte pour vandalisme, je ne peux rien faire.

Carolyn se leva de sa chaise.

- Vous ne vous rendez pas compte du danger. Je vous dis qu’il y a une personne prête à tuer dans ce collège, et vous ne voulez pas lever le petit doigt !

- Vous avez quoi ? Un vandale, et un plaisantin qui se croit déjà à Halloween. Vous voulez que je diligente une enquête sur ce que je pense être une simple plaisanterie ?

- Ce n’est pas une plaisanterie, croyez-moi.

- Alors allez voir la directrice de l’établissement et obligez-là à porter plainte.

- Donc vous n’allez rien faire ?

Le lieutenant secoua la tête.

- Nous sommes en sous-effectif en ce moment. Je ne vais pas mobiliser une équipe pour un gag entre filles de bonnes familles.

- Venez au moins constater les dégâts par vous-même, dit KC.

Le capitaine George soupira, avant de concéder.

- Très bien, je passerais voir. Mais ne vous attendez pas à un miracle. S’il n’y a pas plainte de la propriétaire de l’école, je ne pourrais rien faire.

 

- Il ne fera rien !

Assise en face de Carolyn au restaurant « Boat meat », KC Reid faisait grise mine.

Les deux femmes avaient à peine touché aux palourdes qu’elles avaient commandées.

Tout autour d’elles, les couverts s’entrechoquaient, les convives discutaient, riaient. Des enfants couraient entre les tables. Carolyn et KC détonaient dans cette ambiance joyeuse.

A quelques kilomètres de là, dans la grande bâtisse de l’école Highlay, une femme était sans doute en danger, et personne ne semblait s’en soucier. Personne, à l’exception de l’avocate et de sa détective.

Carolyn soupira.

- Il ne reste plus qu’à nous débrouiller par nos propres moyens. Essayons de dresser un portrait-robot de notre vandale.

- On sait qu’il est intelligent. Il connaît le symbole du squelette, et le fil de coton doit avoir une signification qui nous échappe. Lui sait ce qu’il fait. Il agit de sang-froid. Il joue avec les nerfs de Suzie Barclay, mais aussi avec les nôtres. Je crois qu’il s’amuse aussi. Un peu comme un chat avec une souris. Il saisit sa proie, mais ne tue pas l’animal. Il préfère jouer avec, avant de la tuer.

Carolyn secoua la tête.

- Ce que tu dis est effrayant.

- C’est ce que je pense.

- Reste à savoir qui est le chat dans notre affaire.

- Il est peu probable que ce soit une élève. Ce n’est pas impossible, mais je pense qu’il faut restreindre le champ à un professeur.

Carolyn savait où KC voulait en venir.

- Tu penses à Ellie, n’est-ce pas ?

- Elle a déjà vandalisé une salle de cours.

- C’était il y a longtemps et ce n’était pas dans ces mêmes conditions.

- Elle a fait une dépression. Elle a été soignée pendant presque un an pour tenter de canaliser son énergie négative.

Carolyn soupira.

- Je sais, KC… je sais ...

- Nous pouvons élargir notre champ. Il s’agit peut-être d’un professeur ou un élève qui en veut à Suzie Barclay.

- Ils sont légions je te rappelle.

- Je ne parle pas de sa façon de travailler. On ne met pas en scène un saccage pour quelque chose d’aussi banal. Le ressentiment de notre agresseur vis-à-vis de Suzie est bien plus profond, si tu veux mon avis.

- Tu penses à quoi ?

KC haussa les épaules.

- Je ne sais pas… un amoureux éconduit, une vengeance, une jalousie… Les arguments ne manquent pas. C’est peut-être le passé de Suzie qui est visé.

Carolyn réfléchit.

- Quelque chose dans le passé de Suzie qui aurait refait surface… Oui, ça pourrait se tenir.

KC posa sa serviette à côté de son assiette où les Palourdes attendaient en vain une bouche gourmande. Elle se leva.

- Je n’ai plus faim. Allons interroger Suzie. Elle va peut-être nous dire ce qu’elle a fait pour qu’on lui en veuille à ce point. 

 

A SUIVRE...
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