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L'Univers de Peyton Place - Fanfictions

Le fil du temps #6

Précédemment...
La jeune Chrissie, soupçonnée d'avoir saccagé une salle de classe, est menacée d'être renvoyée de l'établissement privée de White River. Tout semble fait pour croire la jeune fille coupable de cet acte.
Eleanor Prentiss, amie de Carolyn Russel, demande à cette dernière d'essayer de prouver l'innocence de Chrissie.
Après avoir interrogé la supposée vandale, Carolyn peut dire avec certitude qu'elle n'est pas coupable. Car le vandale est une personne intelligente qui veut faire passer un message... et qui ne va pas s'arrêter là.
KC pense qu’il faudrait surveiller de près Eleanor Prentiss.
Sandy, une des amie de Chrissie semble savoir quelque chose. Elle veut en parler à Carolyn et KC, mais Justine, sa compagne de chambre, intervient et ne la laisse pas parler...

Le fil du temps #6

Peyton Place distribuait ses premiers rayons de soleil de la journée. Carolyn appuya la tête contre la vitre et se gorgea de la chaleur que lui procurait l’astre. Un bienfait tant physique que moral.

Eperdue par ce bien-être, elle tentait de réfléchir à l’affaire. Sandy Frances. Une première piste. La jeune fille savait quelque chose d’important sur cette affaire.

C’était la seule piste pour le moment. Il fallait s’y raccrocher.

Elle eut envie d’appeler Billy Chambers, de lui parler de cette affaire et de lui demander son avis.

Billy était un peu barré, mais c’était un bon flic. Leur histoire était terminée, mais elle n’oubliera jamais que c’est lui qui lui a sauvé la vie. Sans son intervention, ce malade qui la harcelait l’aurait abattu comme un chien.

Elle secoua la tête. Billy ne pouvait rien faire. Et mieux valait ne pas ébruiter cette affaire. Si cela venait aux oreilles de la police, elle était certaine que les yeux d’acier de Mme Highlay se transformeraient en arme de destruction massive.

KC entra dans le bureau. Vêtue d’une robe blanche en coton léger sertie à la taille d’une ceinture bleue, elle avait laissé ses cheveux blonds descendre sur ses épaules.

Elle semblait en pleine forme.

- Salut !

Carolyn pointa un index vers la détective.

- Toi, tu as la tête de quelqu'un qui a passé la nuit à faire des recherches, et à avoir trouvé quelque chose d’intéressant…

- On ne peut rien te cacher…

- Crache le morceau !

- Jamais avant la première tasse de café.

KC ondula vers la table où une cafetière fumante l’attendait. Elle se servit un mug entier, huma l’odeur rassurante de la caféine, et avala une longue gorgée, sous le regard amusé de Carolyn.

- Si le liquide est parvenu à titiller tes neurones, tu peux commencer.

KC s’assit sur le coin de la table de travail de Carolyn. Une habitude qu’elle avait prise.

- Le fil de coton.

- Oui…, l’encouragea Carolyn.

- Quelque chose me dit que c’est l’une des clés du mystère. Ce fil de coton tissé comme une toile doit raconter une histoire.

- Et tu as trouvé quelque chose là-dessus ?

KC secoua la tête.

- Rien de très intéressant. Dans une encyclopédie, j’ai découvert que le fil de coton était à l’origine de l’expression ‘filer un mauvais coton’. Au XVIIIème siècle, on disait qu’un tissu ‘jetait du coton’ lorsqu’il commençait à boulocher et, par conséquent, qu’il n’allait pas tarder à être usé. L’expression ‘jeter du coton’ s’est transformé au fil des ans et au XIXème siècle c’est devenu ‘filer un mauvais coton’. On l’employait aussi lorsque la machine à tisser était déréglée. On l’a ensuite adaptée à l’être humain. ‘Filer un mauvais’ coton veut dire être sur une pente dangereuse.

Tous les sens de Carolyn étaient en éveil.

- Tu veux dire qu’il s’agirait d’une menace visant Suzie Barclay en la prévenant qu’elle file un mauvais coton ?

- Peut-être, je n’en sais rien. Mais cela peut vouloir être aussi un avertissement. Et on en revient alors à la même conclusion : l’agresseur va remettre le couvert.

- Il faut avoir un esprit tordu pour penser à ça.

- A ton avis, quel esprit peut saccager une salle de classe de cette façon sans être tordu ?

KC marquait un point.

Carolyn se servit elle aussi un café.

- Si on parlait plutôt de ce que tu as découvert et qui nous vaut un sourire aussi angélique sur tes lèvres.

- Toujours rapport au fil de coton. Je voulais en savoir plus là-dessus. Peut-être quelqu’un avait-il une autre explication à me donner. Qui serait mieux à même de me parler de fil de coton ?

- Une mercerie !

- Exact. J’ai donc pris l’annuaire et j’ai cherché une mercerie.

- Il n’y en a pas à Peyton Place.

- Mais il y en a une à White River. Et devine comment elle s’appelle ?

KC avait l’art de ménager ses effets. Et lorsque Carolyn haussa les épaules, elle s’exclama :

- Au fil d’or.

Ses paroles retombèrent comme un soufflet. Carolyn ne comprenait pas.

- Et alors ?

- Et alors ? Devine qui est propriétaire de la mercerie ?

Nous y voilà !

KC exultait. Elle s’approcha de Carolyn et lui souffla :

- Martha Frances.

- Frances ? Comme Sandy Frances ?

- Martha est sa mère. J’ai vérifié en passant un coup de fil… coup de fil… fil de coton… c’est marrant non ? Qu’est-ce que tu en dis ?

- Que ton jeu de mot n’est pas marrant, et qu’on va aller faire un tour chez Martha. J’ai besoin de quelques pelotes pour terminer mon tricot.

 

KC décida finalement d’aller seule à la mercerie tandis que Carolyn partait directement à l’école de Highlay. La détective rappela que la directrice avait demandé la discrétion la plus absolue et, de ce fait, voir débarquer une avocate et son employée pour poser des questions sur une dégradation à l’école de leur fille était tout, sauf discret.

KC avait pris des cours de comédie avant de se lancer dans l’espionnage, aussi savait-elle parfaitement s’y prendre lorsqu’il fallait dissimuler son identité.

Il était neuf heures trente lorsqu’elle pénétra dans la boutique. Immédiatement, l’odeur de la laine emplit ses narines.

Une douce quiétude semblait imprégner la boutique. KC était la seule « cliente ».

Au comptoir, une dame d’une cinquantaine d’année arrangeait quelques pelotes de laine de ses doigts boudinés. KC sut immédiatement qu’il s’agissait de la mère de Sandy.

Ses cheveux roux permanentés tenaient impeccablement sur son crâne. Comme sa fille, elle avait les joues dodues parsemées de taches de rousseur. Sauf qu’à la différence à Sandy, on ne parlait plus de surpoids, mais d’obésité modérée chez Mme Frances.

KC s’avança en souriant.

- Bonjour.

- Bonjour, que puis-je pour vous ?

Le ton était jovial. Assurément une bonne commerçante, cette Martha Frances.

- Je m’appelle KC Reid. J’ignore si Sandy vous a parlé de moi.

Mme Frances se renfrogna.

- Sandy ne me parle pas beaucoup. Il faut lui tirer les vers du nez pour qu’elle me dise comment s’est passée sa journée. Et encore ! J’ai droit à un simple ‘bien’.

- Je suis la nouvelle prof de travaux pratiques. Je souhaite apprendre le tricot à mes élèves dans un de mes cours. Lorsque Sandy m’a dit que ses parents possèdent une mercerie, vous pensez bien que je suis venue immédiatement vous voir.

- Vous voulez nous acheter des pelotes pour l’école?

- Oui, mais pas aujourd’hui. Il me faut encore avoir l’autorisation de la directrice.

Mme Frances soupira.

- Alors bonne chance. Je ne veux pas être médisante, mais cette femme, je ne l’aime pas. Elle est très…

- … froide.

- Oui, c’est ça. Elle me fait froid dans le dos.

KC se mit à rire.

- Ne vous inquiétez pas. Elle fait cet effet à tout le monde.

Mme Frances lui fit un clin d’œil. KC était ravie. Elle avait réussi à flanquer la mère de Sandy sur sa longueur d’onde.

- Que puis-je pour vous, Mme Reid ?

KC sortit un morceau du fil de coton qu’elle avait prélevé sur la scène du drame. Il était bleu pastel.

- Je cherche une pelote de ce matériel.

Mme Frances l’examina en détail.

- Du fil de coton. C’est plutôt rare pour un tricot. Habituellement, on le tisse.

- Je sais. Possédez-vous une pelote identique ?

- Il doit m’en rester deux ou trois. Le fil de coton ne se vend pas très bien. Les gens préfèrent la laine.

- En fait, c’est parce que j’ai vu une fille du collège porter un gilet fait avec ce même fil et je l’ai trouvé absolument magnifique. Je voudrais m’en faire un identique.

Mme Frances alla chercher les pelotes. Lorsqu’elle revint, elle avait l’air contrarié. Elle fronçait les sourcils.

- Je pensais qu’il m’en restait trois, mais je n’en ai plus que deux. Je vais passer commande aujourd’hui. Votre troisième pelote sera disponible en fin de semaine.

- Ce sera parfait, merci. 

KC sourit à la vendeuse.

- Le gilet de cette élève était remarquablement tricoté. J’aimerais pouvoir lui demander le patron. Malheureusement, je ne la connais pas.

Elle attendit quelques instants, le temps que Mme Frances encaisse l’argent, puis elle dit :

- Mais au fait, j’y pense ! Vous pourriez peut-être m’aider à retrouver cette jeune fille. Elle a sans doute acheté ces pelotes chez vous ?

La mère de Sandy glissa le fil de coton dans un sachet plastique.

- Oh, vous savez… je vois passer tellement de monde.

- Vous n’auriez pas une petite idée ? Voir une jeune fille s’intéresser au tricot, ce n’est pas banal.

Mme Frances se gratta le front avec l’index de sa main droite. Elle semblait réfléchir.

- Maintenant que vous me le dites…

KC attendit, suspendu aux lèvres de la grosse dame rousse. Celle-ci tendit le sachet de pelotes à KC.

- Il y a effectivement quelqu’un du collège qui est venu acheter des pelotes de fil de coton. Mais ce n’était pas une élève.

- Qui était-ce ?

- Cette chère bonne vieille directrice, Mme Highlay.

 

A SUIVRE...
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M
Quel rebondissement ! Ça, pour être attendu, il est attendu l'épisode de la semaine :-)
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M
Merci, ça fait plaisir de voir que l'histoire intéresse. Rendez-vous donc jeudi. <br /> En attendant, bon weekend :)
B
Eh bien, en voilà une surprise ! étonnant ! Passionnant, vivement jeudi prochain pour la suite.<br /> bonne soirée
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M
Je suis ravi de voir que le récit arrive à surprendre. C'est le but recherché. Merci pour votre fidélité et bon weekend :)